Corinne LE MOAL,
dirigeante de l’Agence Vice Versa – Architecte d’intérieur

Souriante, avenante, Corinne le Moal se veut force de proposition dans son domaine d’expertise : l’architecture et le design des espaces de travail. Avec méthode et goût, elle concrétise les projets de ses clients en donnant vie à des concepts originaux et de qualité.

Parlez-nous de votre parcours ?
Je suis originaire de Rouen, région où j’ai grandi. Après mes études en école de commerce à l’IFAG, j’ai commencé à travailler chez Créserfi, crédit social des fonctionnaires. J’ai rapidement eu envie d’évoluer de manière indépendante. Trois ans plus tard, en 2008 (j’avais 27 ans), j’ai monté une première société de gros et de négoce, baptisée Shopping Prod’, dans le domaine des objets décos à petits prix et des cadeaux bazar, destinés à la grande distribution et aux magasins indépendants. Cette première aventure a duré 8 ans.

Pourquoi avoir décidé de changer de voie ?
L’activité tournait bien, mais j’avais d’autres envies dans un coin de la tête. Et cela, depuis longtemps… L’architecture d’intérieur est un domaine qui m’attirait déjà lorsque j’étais étudiante ! À l’époque, je ne pouvais pas dire à mes parents, qui faisaient beaucoup d’efforts pour financer mes études : “J’arrête tout, je redémarre sur autre chose”. C’est seulement après la naissance de mes enfants, étant revenue en région parisienne, que j’ai pu concrétiser ce projet et me former pour acquérir de nouvelles compétences métier. J’ai choisi l’ESAM Design, école reconnue par le CFAI (Conseil Français des Architectes d’Intérieur) en suivant les cours (soirs et week-ends), pendant deux ans, jusqu’en 2017, dans le cadre de la formation continue adulte.

Comment est née Vice Versa ?
Dans le même temps, j’ai fait la connaissance d’une décoratrice d’intérieur, dans le cadre de l’association Eve. Le feeling est tout de suite bien passé. Nous avons d’abord lancé la marque Vice et Versa, puis, nous nous sommes associées, de 2016 à 2021, chacune apportant son expérience, sa sensibilité et sa patte dans les projets. Nous avons mené ensemble de très belles réalisations, toujours dans la perspective de valoriser l’image du client. L’année dernière, j’ai racheté la totalité des parts et je continue à développer la société en solo. L’agence est installée à la Turbine à Cergy.

Y a-t-il un style, une marque de fabrique Vice Versa ?
L’architecture d’intérieur permet de jouer avec la structure, les volumes, l’agencement, mais aussi la lumière, le mobilier, les matériaux, tout en tenant compte des contraintes techniques et budgétaires. Je suis toujours à l’écoute du client pour bien cerner ses attentes, réaliser un projet personnalisé qui mette en valeur l’image de l’entreprise, le lieu, qu’il s’agisse d’un style contemporain, industriel, zen ou plus pétillant. Il y a autant d’exemples que de clients: pour une entreprise évoluant dans le secteur de la santé, nous avons privilégié les couleurs, avec des mots sur les murs et une déco végétalisée. Un cabinet d’expertise comptable a opté pour un style vintage – chesterfield, avec des suspensions, des palettes au mur, plusieurs papiers peints en déco, un mélange de matériaux (métal, bois, cuir…). J’ai aussi pu réaliser un aménagement dans un style newyorkais, avec des briques et vélos sur le mur, un scooter Vespa et une vieille pompe à essence. Tout est possible! Je travaille actuellement sur un gros projet pour une société éditrice de jeux vidéo qui s’installe à Cergy. Dans nos métiers, il est essentiel de toujours rester en veille pour capter les dernières tendances et nouveautés.

Comment vous êtes-vous réorganisée ?
Aujourd’hui, je gère mes projets différemment et j’ai su m’entourer de partenaires fiables et compétents. J’assure la partie commerciale, la prospection, et le suivi client. Je suis leur interlocutrice unique, de la conception à la réalisation. L’idée est d’aller le plus loin possible avec eux jusqu’à la livraison clé en main. Je me suis entourée de designers indépendants, que j’associe à mes projets. Je les briefe, les oriente, traduis le besoin du client, et détermine le parti pris créatif du projet. C’est eux qui produisent et travaillent majoritairement sur les plans et les propositions, que nous réadaptons ensemble. De mon côté, j’assure le chiffrage et le lien avec les fournisseurs pour estimer le projet. Au fil du temps, j’ai constitué un solide carnet d’adresses de prestataires choisis pour leur fiabilité et leurs compétences, du peintre, au métallier-serrurier, en passant par le menuisier et le fabricant de meubles… L’accent est mis sur la supervision de travaux, le suivi de chantier et la maitrise d’œuvre, que je faisais moins avant. C’est une responsabilité supplémentaire à endosser, mais les clients sont en demande. Ils ne veulent pas avoir à gérer les aléas des travaux au quotidien, à tout coordonner, car cela s’avère extrêmement chronophage. Là encore, je suis accompagnée sur certains projets par un assistant de maitrise d’œuvre indépendant, à qui je peux laisser la main. Il supervise l’ensemble des entreprises intervenantes et trouve des solutions quand des problèmes surviennent.

Active et impliquée, Corinne le Moal se veut aussi très investie dans les réseaux d’entreprise. Désireuse, au démarrage, de partager des expériences, elle y a rapidement pris goût et trouvé sa place en acceptant de nombreux mandats : administratrice de la CPME 95, vice-présidente de la Chambre de Métiers Val d’Oise, membre des FCE95. Elle est aussi en charge du réseau EAF Entreprendre au Féminin de la CPME95.